Ramona Horvath Trio - Carmen's Karma
RAMÓNA HORVÁTH
CARMEN’S KARMA
Ramóna Horváth (p), Nicolas Rageau (b), Antoine Paganotti (d).
Label / Distribution : Camille Production
Née d’une mère roumaine et d’un père hongrois, la pianiste Ramóna Horváth a bénéficié de l’apprentissage du prestigieux conservatoire de Bucarest pour forger une solide culture classique, peaufinée plus tard aux côtés du pianiste roumain János « Jancsi » Kőrössy, né à Cluj dans une famille magyarophone [1] ; c’est d’ailleurs à lui qu’on pense lorsque la pianiste entame « Enescool » avec son trio basse/batterie des plus classiques : le lien avec l’œuvre de George Enesco est évident, et c’est Kőrössy le premier qui en avait livré une lecture jazz. Depuis son arrivée en France au début des années 2010, Horváth a tissé des liens forts avec le contrebassiste Nicolas Rageau et l’élégant batteur Antoine Paganotti. Carmen’s Karma en est la première expression, la volonté de la pianiste étant de mêler le jazz à divers travaux de compositeurs de musique écrite occidentale. C’est certes rebattu, mais bien réalisé, ça fonctionne lorsque les musiciens sont de qualité. On signalera ici, outre une version piquante de Bizet qui donne le titre à l’album, une version de La Pavane de Ravel où piano comme batterie réveilleraient les morts.
par Franpi Barriaux // Publié le 26 mai 2024
Inspirée par les grands pianistes de jazz, mais avec un univers musical très éclectique, elle développe un style contemporain, ancré dans la tradition swing et be bop.
Très active sur les scènes parisiennes, elle joue aussi régulièrement sur les scènes de clubs et de festivals de grandes villes européennes.
Née à Bucarest dans une famille de musiciens, d'une mère roumaine et d’un père hongrois, Ramona nourrit depuis l'enfance une passion pour les standards de Broadway et la musique de Duke Ellington qu'elle découvre très tôt grâce aux émissions de Willis Connover, en particulier « Jazz Hour » (sur les ondes de « Voice Of America »), écoutées en cachette par la famille.
Ramona commence le piano à l'oreille à l'âge de trois ans, et ensuite à l'école de musique à partir de six ans. Elle baigne à la maison dans toutes sortes de styles musicaux : des chansons américaines, du jazz, des musiques traditionnelles et gitanes, des boléros cubains, mais aussi bien sûr de la musique classique, qu'elle va se mettre à étudier intensivement.
Elle obtient à 23 ans son diplôme de soliste en piano classique au CNSM de Bucarest
A la fin de ses études, elle rencontre le pianiste américain d'origine hongroise Jancy Korossy, icône du jazz international des années 50'-60' derrière le rideau de fer. Ce sera une rencontre déterminante qui propulsera Ramona complètement dans l'univers du jazz. Les deux pianistes se produiront aussi sur les scènes européennes pendant quelques années.
En 2010, Ramona s’installe à Paris et monte un trio avec Guillaume Duvignau à la contrebasse et Frédéric Sicart à la batterie. Elle rencontre en 2012 le contrebassiste Nicolas Rageau avec lequel elle va développer plusieurs projets.
En 2015, Ramona enregistre son premier album en trio avec Nicolas Rageau et Frédéric Sicart,« XS Bird » (Black&Blue), dédié à la mémoire de Jancy Korossy, décédé deux ans plus tôt (prix du meilleur album de jazz en Roumanie).
En 2017, changement d'orchestre et de son pour un nouvel album plus ellingtonien « Lotus Blossom » (Black&Blue), enregistré en quartet avec André Villéger au sax ténor, Nicolas Rageau et Philippe Soirat à la batterie.
En 2019, Ramona et le contrebassiste Nicolas Rageau enregistrent en duo « Le Sucrier Velours » (Black&Blue), un disque qui bénéficiera d'un bel accueil dans la presse française et internationale et qui contribua à assoir Ramona comme figure incontournable du paysage jazzistique parisien.
A la fin de 2023, la pianiste sort son album en trio "Carmen's Karma" , dans lequel l'univers de jazz rejoint l'univers classique d'une manière très personnelle et éclectique. Cet album a été amplement salué par la critique internationale.
Ces dernières années Ramona et ses musiciens ont eu l'occasion de se produire sur plusieurs scènes prestigieuses en Europe, tant dans l'univers du Jazz que dans celui de la musique classique, un peu partout en Europe.
Artiste incarnant la vitalité de la diaspora, elle a eu parfois le privilège de représenter officiellement la Roumanie dans l'espace culturel européen.
Un portrait filmé vient de lui être consacré par TVR international en 2021.